mercredi 17 juin 2009

Coraline

Sorti il y a tout juste quelques jours dans les salles noires, Coraline, réalisé par Henry Selick et adapté du livre de Neil Gaiman, n'est décidément pas un dessin-animé pour les enfants.

Dans les recommandations générales, il est écrit "enfants à partir de 10 ans", et c'est une recommandation que les parents devraient vraiment suivre. Dans la salle où j'étais, 3 bambins accompagnés de leur Papa étaient là, aucun n'avait plus de 10 ans, et je me demande bien comment ils ont perçu cette séance, qui leur fera sûrement faire des cauchemars.




Car, je m'explique. J'ai été vraiment enchantée par ce dessin-animé qui se destine plutôt aux adultes, et par défaut, aux enfants assez grands. A la façon d'un conte fantastique, Coraline nous plonge dans un univers assez sombre et surprenant, déstabilisant pour tout spectateur.
De plus, je pense que par l'idée principale qui se dégage du film, il faut être adulte, ou être un enfant accompagné d'un adulte, pour la comprendre tout d'abord, et en reparler, la "digérer" . Sans vouloir trop vous dévoiler l'histoire, il est question d'une petite fille qui voudrait des parents différents des siens, plus ceci, moins cela... qui n'a jamais pensé ça ? Puis, apatée par un monde où tout est parfait -ou du moins en a l'air- , comme dans ses rêves, elle verra peu à peu le piège se refermer sur elle.
Sans trop vouloir dériver vers une analyse "psy", c'est un dessin-animé qui renvoie directement aux frustrations qui sont nécessaires dans notre vie pour nous construire. Si tout avait répondu à nos désirs lorsque l'on était petits, on serait aujourd'hui bancales.

Bref, une surprise agréable, un film profond et noir, et cependant esthétiquement très beau, qui pour moi est une sorte d'alliage entre L'étrange Noël de Mister Jack (d'ailleurs du même réalisateur) et du Labyrinthe de Pan (film magnifique, mais conte très sombre, qui n'est résolument QUE pour adultes).


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