mercredi 12 novembre 2008

Vers 1930


A gauche, mon grand-père paternel, qui devait avoir une quinzaine d'années avec à droite son professeur et un autre élève.

L'occasion pour moi aussi de revenir sur le 11 Novembre, et donc sur la Première Guerre Mondiale de 1914-1918. J'ai regardé hier soir, sur France 2, le documentaire de Jean-François Delassus qui s'intitule Le Bruit et la Fureur. J'ai eu la chance de le prendre dès son début, et c'est vrai qu'au premier abord, je me suis dit "un documentaire de plus où on énumère les faits comme on dit une liste de courses". Puis, surprise, j'ai continué à le regarder jusqu'à la fin, et je l'ai trouvé vraiment exceptionnel. Ca a déclenché pas mal de polémique que certaines images soient colorisées et sonorisées, que l'on mélange images de guerre à des reconstitutions post-guerre, etc... Il n'en reste pas moins que ce documentaire est poignant, et nous touche au plus profond de nous-mêmes, grâce à la voix de ce soldat qui nous raconte son périple au fil des mois, sa vie, ses doutes, les horreurs... C'était captivant. J'ai commencé à regarder un peu par hasard, et par curiosité aussi, et je n'ai pas décroché. En personnifiant le récit de cette guerre, le réalisateur parvient à rapprocher cette guerre de nous, à la rendre plus palpable. C'était émouvant sans sombrer dans le mélo, c'était juste et sans faux détour pour chacun des deux camps.

Je retiens l'image de ce jeune homme partant à la guerre, le sourire aux lèvres car sûrement content d'être filmé, visage sur lequel on s'arrête une bonne vingtaine de secondes, et qui nous transperce de son regard, comme s'il était là, face à nous. Cet homme, c'était peut-être mon arrière grand-père, parti à la guerre dans les Dardanelles, tué par un éclat d'obus, et qui ne revit jamais sa femme et son enfant. Mon arrière grand-mère s'est laissée dépérir et n'a pas eu la force de rester pour son fils, Henri, qui s'est retrouvé orphelin de père et de mère très jeune, à l'âge de 3 ans.
Ce qui m'a frappé aussi, c'est l'acharnement des commandants successifs à la tête de l'armée, qui se sont entêtés à plannifier des assauts répétés qui étaient suicidaires, et où des milliers d'hommes ont laissé leur vie. "La der des ders" qu'ils disaient... si ç'avait pu être vrai...

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